Le Syndrome d’Apnées du Sommeil

Comprendre le syndrome d'apnées obstructives du sommeil

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Le syndrome d’apnée du sommeil (SAS) se caractérise par la survenue, pendant le sommeil, d’épisodes anormalement fréquents d’interruptions de la ventilation (apnées) ou de réductions significatives de la ventilation (hypopnées), entraînant une hypoxémie et des micro-éveils. Aujourd’hui, le syndrome d’apnée du sommeil, d’origine obstructive ou centrale, touche 5 à 7 % de la population générale, mais 15 % de la population chez les personnes de 70 ans et plus. Cela représente environ 1 à 3 millions de patients en France.. Il se rencontre plus souvent chez l’homme de la cinquantaine, ronfleur, en excès de poids dans un cas sur deux. Les femmes sont plutôt épargnées jusqu’à la ménopause mais après la ménopause, la fréquence du SAS dans la population féminine rejoint progressivement celle de la population masculine. Plusieurs dizaines de milliers de patients sont traités en France par Pression Positive Continue (PPC). Un des facteurs aggravants du SAS est l’obésité.

Il peut arriver à un sujet sain de faire des pauses respiratoires sans que cela entraîne des conséquences fâcheuses pour son organisme. On parle de SAS quand les apnées (arrêts respiratoires) sont fréquentes et prolongées, entraînant une diminution du taux d’oxygène dans le sang. Dans la grande majorité des SAS, le manque d’O2 dans le sang n’est pas dû à la dégradation de l’état pulmonaire comme dans certaines autres pathologies respiratoires (bronchite chronique, emphysème…) mais à la diminution de l’arrivée de l’air dans les poumons, du fait des arrêts respiratoires (apnées).

Qu'est qu'une apnée ?

Une apnée est une pause respiratoire durant laquelle, pour diverses raisons, l’air ne pénètre pas dans les poumons. Comme l’air ne pénètre pas dans les poumons durant ces pauses, il n’y a pas d’échanges gazeux au niveau des alvéoles pulmonaires et l’organisme manque petit à petit d’oxygène. L’hypopnée, quant à elle, n’est pas un arrêt complet de la respiration mais une diminution d’au moins 50% du flux (passage) respiratoire (air inspiré). Dans le SAS, on distingue 2 sortes d’apnées principales : l’apnée obstructive (la plus fréquente) et l’apnée centrale.

Syndrome d’apnée-hypopnée obstructive du sommeil (90 % des cas) (SAHOS) : il y a une persistance d’efforts ventilatoires pendant l’apnée. L’apnée résulte d’un mécanisme obstructif sur les voies aériennes supérieures. Cette obstruction se situe le plus souvent au niveau de l’oropharynx. L’air ne pénètre pas pendant le temps de l’inspiration à cause de cet obstacle alors que le diaphragme continue de se contracter.

Comprendre les apnées du sommeil
Flux d'air mesuré au niveau du nez et de la bouche chez un sujet sans pathologie.
Comprendre les apnées du sommeil
Flux d'air mesuré au niveau du nez et de la bouche chez un sujet apnéique.

Syndrome d’apnée-hypopnée centrale (10 % des cas) : la commande ventilatoire est altérée entraînant l’arrêt (apnée) ou la diminution (hypopnée) de la ventilation. Cet arrêt est lié à un mauvais fonctionnement du système nerveux central (centre de commandes respiratoires). La commande de l’activité minimale des muscles respiratoires, pendant le sommeil, ne fonctionne pas bien et entraîne de temps en temps des apnées. 

Il existe des formes combinées associant syndrome d’apnée-hypopnée obstructive et syndrome d’apnée-hypopnée centrale.

Comment repérer un syndrome d'apnées du Sommeil ?

Les symptômes justifiant d’un syndrome d’apnées du Sommeil sont nombreux mais peuvent être discrets et difficiles à identifier. La somnolence diurne est variable et se manifeste surtout par des endormissements involontaires dès que les circonstances sont peu stimulantes, d’où la nécessité de lutter très fréquemment contre le risque de s’endormir. Souvent, la somnolence est un peu banalisée au cours du SAS et elle doit de ce fait être recherchée avec soin. Une évaluation subjective, dans des circonstances préférentielles de survenue, est possible par l‘échelle d’Epworth. Celle-ci renseigne sur la sévérité de la somnolence et permet un suivi ultérieur. Le réveil matinal est souvent difficile, accompagné parfois de céphalées ou d’une gorge irritée par les ronflements. La fatigue dans la journée est quasi constante : physique, intellectuelle (concentration et mémoire altérées) et sexuelle. Elle conduit insensiblement le patient à limiter ses activités, en particulier de loisir. Le diagnostic différentiel avec un état dépressif peut s’avérer difficile d’autant que dans certains cas un authentique état dépressif peut coexister. La nuit, c’est le ronflement qui domine le tableau clinique : ancien, continu, bruyant, il motive plus souvent la consultation que la fatigue ou la somnolence. Il n’est cependant pas constant et certains patients très sévèrement atteints ne ronflent plus de façon perceptible entre les apnées. Une nycturie (besoin fréquent d’uriner la nuit), un sommeil agité, ponctué de cauchemars, une transpiration abondante sont également souvent signalés. La présence et/ou la fréquence de survenue des principaux signes évocateurs de SAS permettent de déterminer la probabilité clinique de SAS : Ronflement sévère et quotidien : il est connu de tous, mais quand il existe depuis longtemps, qu’il est sonore et gênant pour l’entourage, il fait partie des signes qui doivent vous alerter et vous faire consulter.  Il est produit par la vibration du voile du palais et des parties molles du pharynx. La position du dormeur intervient et c’est généralement lorsqu’il est couché sur le dos qu’y a augmentation du ronflement. Il est également fonction de la prise de poids et peut être aggravé par la prise d’alcool ou de produit types sédatifs ou neuroleptiques. Somnolence diurne excessive : c’est la tendance à s’endormir très facilement de façon anormale dans la journée (au bureau, en famille, lorsqu’on est assis et inactif, lecture, TV, transports en commun, après le repas..). Cette hypersomnolence peut avoir des conséquences graves lorsqu’elle se manifeste au volant d’une voiture ou au travail (risque d’accidents). Apnées constatées par l’entourage; Nycturie (plus d’une miction par nuit) : Se caractérisant par des éveils fréquents durant la nuit et un réveil matinal difficile avec une sensation de grande fatigue. Obésité, périmètre cervical volumineux, anomalies morphologiques ORL : micro ou rétrognatisme; Céphalées fréquentes : maux de tête constatés le matin; Hypertension artérielle; D’autres signes comportementaux : Il peut s’agir d’irritabilité, de difficultés à soutenir l’attention ou à mémoriser, de dépressions, par ailleurs, on peut aussi noter des troubles sexuels (impuissance, désintérêt..). Il est bien évident que c’est la coexistence de plusieurs de ces signes qui peuvent faire penser à un syndrome d’apnées du sommeil. Les résultats d’une polygraphie ou d’une polysomnographie permettent de décrire la gravité d’un SAS.  Selon la valeur de l’IAH, la sévérité du SAS est considérée comme :  Légère, si IAH = 5 à 15/h; Modérée, si IAH = 15 à 30/h; Sévère, si IAH > 30/h.

Les causes d'une apnée obstructive

Durant le sommeil, les tissus et les muscles se relâchent. Avec l’âge ou suite à l’encombrement de masses graisseuses dû à un surpoids, la langue et le palais mou en position allongée peuvent se coller contre la paroi du pharynx. Le flux d’air est alors très diminué (hypopnée) voire totalement obstrué (apnée). Cet effet génère des ronflements ou des pauses respiratoires rapportés généralement par le/la partenaire. 

Avec l’âge, la tonicité des tissus et des muscles diminuent de façon générale. Il est de même pour l’anatomie des voies aériennes supérieures. En s’endormant en position allongée, la langue et l’ensemble des muscles pharyngés se relâchent. La langue bien moins maintenue vient se coller contre la paroi du pharynx. Le flux d’air est alors très diminué (hypopnée), voire totalement obstrué (apnée). Cet effet génère des ronflements ou des pauses respiratoires rapportés généralement par le/la partenaire. La solution est la mise en place d’une Pression Positive Continue (PPC) adaptée au besoin du patient. En cas de doutes, consultez un médecin.

Les conséquences des SAS

Les conséquences d’un syndrome d’apnées du sommeil sont : 

– Appauvrissement de l’organisme en oxygène (cerveau, coeur)
– “Mise en alerte” du cerveau qui va, pendant quelques secondes, occasionner un réveil plus ou moins conscient (“micro éveil”)
– Accélération du rythme cardiaque (HTA)
– Déséquilibre du diabète

Les complications du SAS sont très fréquentes : il s’agit essentiellement de complications cardio-vasculaires, cérébro-vasculaires, métaboliques, et secondaires à l’hypersomnolence diurne excessive.

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